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Date
25 September – 07 November 2025
Lieu
Espace Jörg Brockmann
Curated by
Jörg Brockmann
Je n’ai pas l’habitude de photographier ainsi. De voler des images. Je pratique peu la photographie de rue quand il s’agit de prendre des clichés de personnes, de passants. Ici, la démarche est d’autant plus dérangeante qu’il s’agit de personnes avachies, endormies, écroulées sur elles-mêmes, à même les trottoirs. Elles n’ont pas eu leur mot à dire, je ne les ai pas rencontrées dans le sens où nos regards ne se sont pas croisés, et je leur ai encore moins parlé. Je ne sais rien d’elles. Je les ai vus quand je déambulais dans la ville en 2022. Surtout des hommes, jeunes, moins jeunes, marqués par la vie dans la rue. Absents à eux-mêmes et aux autres, comme dissolus, avalés par un ailleurs cauchemardesque. Je marchais dans la ville et je voyais ces humains allongés au milieu du trottoir, sur des escaliers menant à l’entrée d’un brownstone, contre un mur dans une station de métro. Je voyais les gens passer à côté d’eux, les frôlant sans les voir, les fuyant d’un regard qui pourtant les effleurait brièvement. On ne regarde pas. Par pudeur, par peur. J’avais pourtant besoin de documenter ce que je voyais. Je décidais alors de les photographier de la même manière que je les croisais, tel un passant, avec mon téléphone à bout de bras, et de déclencher en continu.
Les images ne sont pas cadrées, elles sont brutes, parfois un peu floues, elles sont comme mon œil qui les perçoit sans s’attarder. Les images se déroulent à la manière des mini séquences d’un film. Comme vous, je les découvre. Et je ne veux pas fermer les yeux, les oublier.